Domination, violence, profit : le système criminel de l’esclavage a marqué l’histoire du monde et de l’humanité. Au fil de ses routes, cette série documentaire retrace la tragédie des traites négrières. Premier volet : de la chute de Rome en 476 à la fin du XIVe siècle ou comment les populations subsahariennes sont devenues au fil des siècles la principale « matière première » de la plus grande déportation de l’histoire.
Les routes de l'esclavage (1/4)
Après la chute de Rome en 476, les peuples (Wisigoths, Ostrogoths, Berbères, Slaves, Byzantins, Nubiens et Arabes) se disputent les ruines de l’Empire. Tous pratiquent l’asservissement – “esclave” viendrait du mot “slave”. Mais au VIIe siècle émerge un Empire arabe. Au rythme de ses conquêtes se tisse, entre l’Afrique et le Moyen-Orient, un immense réseau de traite d’esclaves, dont la demande ne cesse de croître et qui converge vers Bagdad, nouveau centre du monde. Après la révolte des Zanj – des esclaves africains –, qui s’achève dans un bain de sang, le trafic se redéploie vers l’intérieur du continent. Deux grandes cités commerciales et marchés aux esclaves s’imposent : Le Caire au nord, et Tombouctou au sud, place forte de l’Empire du Mali d’où partent les caravanes. Au fil des siècles, les populations subsahariennes deviennent la principale “matière première” de ce trafic criminel.
Phénomène mondial
Menée dans huit pays, avec l’éclairage croisé d’historiens européens, africains et américains, cette ambitieuse série documentaire retrace la tragique épopée de la traite négrière au travers de ses circuits et de ses territoires. Pour la première fois, le film décrypte un phénomène mondial, à l’origine de la plus grande déportation de l’histoire de l’humanité. Par le prisme de la géographie et de l’économie, cette ample investigation historique, nourrie de témoignages et subtilement illustrée par des séquences d’animation, analyse ce système de domination massive au nom du profit – le commerce, l’émergence du capitalisme, la construction de la race, le colonialisme – et en restitue la violence et la barbarie. Loin du discours moralisateur ou victimaire, la série met aussi au jour avec acuité les traces profondes que cette histoire universelle a imprimées à notre monde contemporain, deux siècles après l’abolition de l’esclavage. Magistral.