Symbole de luxe et d’aventure, l’Orient-Express a ouvert une nouvelle voie entre l’Occident et l’Orient. Mata Hari, Joséphine Baker ou Agatha Christie, qui lui dédia un roman, contribuèrent à sa légende. Plongée dans les secrets d’un train mythique.
Orient-Express, le voyage d'une légende
Paris, le 4 octobre 1883. L’Orient-Express quitte la gare de Strasbourg (future gare de l’Est) pour son premier voyage vers Constantinople (aujourd’hui Istanbul). Le Tout-Paris est venu assister à l’inauguration en grande pompe de ce palace sur rail. Relier la capitale française à celle de l’Empire ottoman est le pari fou d’un entrepreneur belge, Georges Nagelmackers, fondateur de la Compagnie internationale des wagons-lits, fasciné par les fastueuses voitures-couchettes de l’Américain George Pullman. La création, en 1869, de la première ligne transcontinentale américaine inspire ce train de luxe européen à l’homme d’affaires, qui rêve d’unir les peuples au-delà des frontières. Dans les couloirs feutrés de l’Orient-Express vont se côtoyer diplomates, politiciens, artistes, têtes couronnées, négociants, espions et femmes fatales. Mata Hari, Joséphine Baker ou Agatha Christie, qui lui dédie un roman, contribueront à sa légende. De Paris à Istanbul, en passant par Munich, Vienne et les Balkans, il a été le témoin de l’histoire et des soubresauts géopolitiques des XIXe et XXe siècles. Seul train à pouvoir franchir le rideau de fer, il convoie ainsi pendant la guerre froide les exilés économiques ou politiques fuyant les régimes de l’Est. Mais la démocratisation des voyages en avion lui porte un coup fatal, et le service régulier s’arrête en 1977.
À la recherche du train perdu
Nourri des recherches et des témoignages d’historiens, d’écrivains, de passionnés de trains anciens, ce documentaire retrace une tumultueuse épopée, entre gloire, déclin et ruine. Pour revivre cette longue histoire, le réalisateur suit le parcours d’Arthur Mettetal, historien chercheur en patrimoine industriel, en quête des wagons de l’Orient-Express disséminés à travers l’Europe, et qui parvient à retrouver une rame de treize voitures, abandonnée aux confins de la Pologne et de la Biélorussie. S’appuyant sur des images d’archives, des reconstitutions et des scènes de fiction tournées dans d’authentiques voitures, un voyage passionnant au cœur de la légende, entre mythe et réalité.