Hommage au cinéaste Jean-Jacques Beineix, décédé le 13 janvier, avec ce film devenu culte, “37°2 le matin”, l’histoire d’un amour fou. Une adaptation du roman de Philippe Djian qui révéla Béatrice Dalle.
37°2 le matin
Écrivain maudit résigné, Zorg, la trentaine, consume son temps entre petits boulots et tequila rapido sur les plages de l’Aude, lorsque Betty, jeune et sauvage créature au bord de l’abîme, débarque dans sa vie. À 20 ans, l’absolue Betty ne ressemble à nulle autre. Après lecture des manuscrits de Zorg, elle décrète que son homme est le plus grand écrivain de sa génération. Et ceux qui en doutent n’ont qu’à bien se tenir. Bientôt, les crises de Betty se succèdent, tandis que Zorg tente de de préserver leur amour happé par la folie…
Mélo flamboyant
Lorsque, sur les traces du très en vogue Philippe Djian, Jean-Jacques Beineix réalise 37°2 le matin, c’est toute une génération qui s’embrase pour cette passion déchirante aux faux airs de road movie. Lumières dorées, couleurs saturées du duo – bleu, rose, rouge – tranchant avec la grisaille mesquine des importuns reclus dans des vies étriquées : ce conte noir moderne met simplement en scène la fureur de vivre puis la descente aux enfers d’un duo au romantisme fiévreux, superbement incarné par Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle. Repérée lors d’un casting de rue, l’actrice dévore l’écran, entre sourires carnassiers d’une ingénuité désarmante et irrépressible violence. Un duo auquel répondent, en tendre complicité, Lisa et d’Eddy (Gérard Darmon, étrangement touchant en bon copain festif, fagoté dans des peignoirs trois-quarts satinés). Et si la tequila rapido s’est depuis fait voler la vedette par des rivales plus tendance, l’amour de Zorg et Betty n’a rien perdu de sa vibrante intensité.